Pouvez-vous présenter le SESA ?
Jean-Baptiste Thélot : C’est le syndicat professionnel qui représente la sûreté aéroportuaire depuis 2001, date de sa création, auprès des autorités de tutelle, des partenaires sociaux et des donneurs d’ordres, à savoir les gestionnaires d’aéroports et les compagnies aériennes. Sa grande force, c'est sa représentativité : nous regroupons les principales entreprises du secteur de la sûreté aérienne et aéroportuaire. Par ailleurs, sa forte implication dans son écosystème, notamment auprès des autorités de tutelle, est un élément clé dans notre métier très réglementé. Nous travaillons ainsi régulièrement avec la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) qui met en application la réglementation sur la sûreté aéroportuaire.
Quelles sont ses principales missions ?
J.-B.T. : L’organisation du SESA est à ce titre révélatrice : notre bureau regroupe les dirigeants des principales sociétés de sûreté aérienne et aéroportuaire. Notre commission opérationnelle s'occupe du suivi de l’évolution réglementaire et de son application opérationnelle dans le cadre notamment de groupes de travail avec la DGAC, les aéroports, etc. Elle a également en charge les problématiques liées à la formation professionnelle initiale et continue.
L'autre grand volet des missions du SESA est le volet social, porté par notre Commission sociale, qui regroupe les directeurs des ressources humaines des entreprises adhérentes. Cette commission s’occupe plus particulièrement du suivi de la réglementation sociale, de la politique de rémunération, de la préparation des commissions paritaires de branche et des différents groupes de travail paritaires. Elle réfléchit par ailleurs à l'évolution des métiers et des qualifications nécessaires aux missions de sûreté et fait le lien avec les autres organisations patronales de la branche sécurité privée. Nous privilégions une communication directe auprès de nos adhérents, par mail ou par téléphone, pour leur donner une meilleure visibilité sur les mesures de sûreté et leur application, les évolutions technologiques et leurs développements, la définition des normes sociales de la profession ainsi que l'élaboration des formations initiales et périodiques.
Quels sont les prochains enjeux du SESA ?
J.-B.T. : L'accompagnement à la professionnalisation de notre secteur d'activité reste l’un des enjeux majeurs. Face à la stratégie d’achats de certains aéroports, nous devons continuer à mettre en avant la valeur ajoutée de notre métier. Nous avons un autre défi à relever avec l’accompagnement de l’évolution des compétences et des aptitudes de nos équipes face à l’accélération croissante de l'évolution des technologies dans les process d’inspection filtrage.
Un exemple concret parmi beaucoup d’autres : l’analyse 3D, qui existe déjà pour le contrôle des bagages de soute, va se développer de plus en plus pour l’inspection des bagages cabine. Au-delà de la complexité bien plus importante de l'analyse des images en 3D, il y a un sujet d'aptitude des agents de sûreté aéroportuaire IFPBC*. L’accompagnement de nos équipes face à l’évolution des technologies est donc une vraie question. En revanche, les Jeux olympiques de 2024 ne représentent pas pour nous un changement de paradigme. Nous sommes déjà habitués à gérer chaque année les hausses d’activité saisonnière de 20 à 30 % en été par rapport à l’hiver. Nos prévisions évaluent la hausse de trafic aérien supplémentaire à 15 % sur les trois mois des JO. Il faudra bien sûr l’anticiper, mais nous sommes en capacité de le faire sans changement majeur.