Transport de marchandises : risques et attaques en hausse
Qu’elles empruntent la voie aérienne, maritime, fluviale, ferroviaire ou routière, les marchandises sont soumises à des risques.
Concernant les véhicules routiers, la disposition adéquate des marchandises évite, à l’aide de poutres et de sangles extérieures, les vols effectués parfois sans effraction.
Un préalable essentiel à la sécurisation du fret routier, lorsque l’on sait que 90 % des vols par interception ont lieu dans un rayon de 10 km des sorties d’entrepôt, d’après les intervenants de la Semaine Internationale du Transport et de la Logistique (SITL) [1] en 2011.
Les marchandises font l’objet de vols lors de leur acheminement. En 2014, l’Office centrale de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) recensait 2 500 faits de ce genre sur les routes françaises. Un phénomène en hausse par rapport à 2013, où 1 673 vols avaient alors été enregistrés.
« Les vols aggravés avec séquestration des conducteurs » représentaient alors « 4 à 5 % de la totalité des faits », précise l’ancien chef de l’OCLDI, Patrice Bayard [2], dans un entretien accordé à L’Officiel des Transporteurs.
Parking peu sécurisé, danger décuplé
Si les attaques sur la route ciblent majoritairement les véhicules vulnérables, comme les camions parcourant de longues distances, le danger peut venir également lors du stationnement.
C’est à l’occasion des pauses réglementaires que se produisent la majorité des vols. Soit par lacération de la bâche, par attaque à main armée ou directement par vol du véhicule transporteur.
Seulement 18 % des parkings poids lourds seraient réellement sûrs, d’après un document édité par AXA Matrix Risk [3] en janvier 2015. Les parkings protégés par des clôtures (souvent payants) sont donc à privilégier.
Marchandises à forte valeur ajoutée : la nécessité d’un contrôle permanent
Les convois de matériel informatique ou téléphonique, comme les marchandises à forte valeur ajoutée (bijoux, joaillerie) doivent faire l’objet d’une attention particulière.
La télésurveillance avec géolocalisation peut être une solution appropriée. Mais la surveillance humaine, grâce à l’assistance d’un véhicule d’escorte est également un moyen de dissuasion.
S’appuyer sur la coopération nationale et internationale
Afin d’éviter certains circuits empruntés par les bandes organisées ou connaître les itinéraires à privilégier, une bonne gestion de la sécurité des marchandises ne peut faire l’impasse sur le soutien et l’apport méthodologique des institutions de l’Union européenne :
- Europol pour une coopération policière
- Eurojust pour une coopération judiciaire (gendarmerie, magistrats)
L’Association Transport asset protection association (TAPA) effectue un reporting mensuel des vols perpétrés dans la Zone Europe-Moyen Orient-Afrique. Elle regroupe des entreprises de transports, des logisticiens, des chargeurs et l’administration de la police européenne.
Les stratégies d’attaques ou de vols de marchandises prennent diverses formes. Les outils technologiques évoluent au même rythme que les nouvelles ruses se mettent en place. Une raison de plus pour les professionnels de sécuriser leurs marchandises tout au long du processus de transport.