« L’augmentation du chiffre d’affaires total des entreprises du secteur se poursuit d’année en année. En 2023 nous dépasserons sûrement la barre des 10 milliards d’euros », se réjouit Cédric Paulin qui rappelle que cette hausse est principalement portée par le marché privé. « Les entreprises privées constituent 80 % des contrats ».
500 nouveaux autoentrepreneurs par an
Avec un contexte aussi positif, le secteur attire de plus en plus de nouveaux acteurs qui privilégient le modèle entrepreneurial. « Nous comptons 3 500 entreprises et près de 9 000 autoentrepreneurs. Ces derniers sont de plus en plus nombreux, avec 400 à 500 créations par an ». Une tendance qui s’explique notamment par la volonté des entreprises de réduire le recours aux heures supplémentaires et d’avoir une plus grande flexibilité, ce qui pose un problème de concurrence déloyale. « A côté de ça, la plupart continue aussi de recruter : le nombre de salariés augmente d’environ 1,5 à 2 % chaque année. De quoi confirmer l’attractivité du métier qui regroupe, en 2022, 180 000 salariés dans la branche sécurité privée », précise Cédric Paulin.
Un changement sociologique
L’impact de la loi Sécurité Globale de mai 2021 s’est également fait ressentir sur le recrutement. Celle-ci a introduit une nouvelle disposition imposant à tous les postulants l’obligation d’avoir résidé cinq ans sur le territoire avant de pouvoir devenir agent de sécurité privée. « Cela a créé une attrition de candidats de 30 % en 2021, ce qui a contribué à renforcer encore la pénurie de salariés. Les entreprises de sécurité ont dû se tourner vers d’autres viviers de recrutement ». À ce titre, Securitas France travaille notamment avec le ministère de la Défense dans le cadre de différents partenariats. « Cette disposition a également changé la sociologie de nos salariés : alors que la sécurité privée a longtemps été un secteur d’intégration pour les populations étrangères, les candidats sont désormais en grande majorité Français ».
En 2023, ce sont 24 127 cartes professionnelles ont été délivrées, contre 45 264 l’année précédente.
Salaires et indices de coût de revient
Conséquence d’un marché dynamique et en pleine croissance : les coefficients salariaux minimums sont aujourd’hui au-dessus du niveau du SMIC. « Depuis la sortie du COVID, les organisations patronales se sont mobilisées pour suivre l’évolution du niveau général des salaires avec une hausse de 20 % en seulement 4 ans », ajoute Cédric Paulin qui souligne la difficulté, pour les clients, d’accepter ces augmentations dans leurs contrats. « On assiste à beaucoup de réticences de leur part qui ont un impact direct sur la pérennité de certaines prestations ». Enfin, la mise en place de l’indice des coûts de revient, en 2023, a eu une incidence concrète sur les relations commerciales. « L’indice est connu par 95 % de nos adhérents ; un sur deux l’utilise lors de ses appels d’offre ». De quoi construire des bases fiables et partagées pour l’avenir !