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Péril animalier et sécurité aérienne

Les oiseaux et autres animaux présents sur les aérodromes représentent un danger potentiel pour la sécurité aérienne. Zoom sur le Service de protection du péril animalier (SPPA), maillon indispensable de la chaîne sécuritaire de l’aviation.

15 janvier 2009, New-York. Un Airbus A320 de la compagnie US Airways décolle de l’aéroport international de LaGuardia en direction de la Caroline du Nord avec 155 personnes à bord.

Deux minutes après le décollage, à 800 mètres au‑dessus du sol, des oiseaux sauvages percutent l’engin et les deux réacteurs perdent instantanément la quasi‑totalité de leur puissance. Le commandant de bord Chesley Sullenberger prend alors la décision de planer au‑dessus de Manhattan et parvient à amerrir dans le fleuve Hudson, évitant ainsi un crash en pleine ville.

Les images de cet avion flottant intact dans les eaux ont fait le tour du monde. Sans la maîtrise et le professionnalisme du pilote, l’accident aurait inévitablement provoqué un nombre élevé de victimes.

Cet événement a rappelé à quel point le péril animalier était une problématique incontournable de la sécurité aérienne, au même titre que la sécurité incendie ou l’inspection filtrage.

Chaque année en France, environ 800 comptes-rendus de rencontres d'animaux sont signalés par les compagnies aériennes, les exploitants des aéroports, les opérateurs de navigation aérienne à la Direction de la sécurité de l’aviation (DSAC) et au Service technique de l’aviation civile (STAC).

Le service de protection du péril animalier

De nombreux textes ont été adoptés pour organiser et réglementer la lutte contre les risques aviaire et animalier. L’ensemble des aérodromes d’intérêt national doivent être dotés de services mettant en œuvre moyens et méthodes pour l’exécution de cette mission : les Services de protection du péril animalier (SPPA).

Depuis décembre 1998, une loi impose aux exploitants d’aérodromes de financer ce service au travers de la taxe d’aéroport. Puis, en mars et avril 2007, un décret et un arrêté ont redéfinit et réorganisé la prévention du péril aviaire, en l’étendant au péril animalier, sur les aérodromes civils.

Selon le niveau de l’aéroport, le SPPA est permanent ou occasionnel. Si l’aéroport connait un grand nombre de mouvements d’aéronefs commerciaux pendant l’année, son niveau est élevé. Il oblige donc à la mise en place d’une équipe locale d’agents du SPPA, disponibles en permanence sur le site, tous les jours de l’année, une demi-heure avant le lever du soleil jusqu’à une demi-heure après le coucher du soleil. La nuit, ces professionnels sont d’astreinte et interviennent à la demande, en cas de danger signalé.

Lorsque l’aéroport connaît un nombre moins élevé de rotations (entre 1 000 et 25 000 mouvements d’aéronefs de plus de 12 mètres par an), le SPPA est occasionnel : il agit sur demande de la tour de contrôle et n’a pas obligatoirement les mêmes équipements qu’un service permanent.

En dessous de 1 000 rotations, le Service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs (SSLIA) peut être chargé du péril animalier.

— Lire aussi : Aérodromes et hélistations : quelles modifications dans la lutte contre les incendies d’aéronefs ?

Les moyens de lutte et de prévention du péril animalier

Pour éviter le risque de collision entre les avions et les oiseaux ou les animaux terrestres, un ensemble de mesures sont prévues par l’arrêté du 10 avril 2017 relatif à la prévention du péril animalier sur les aérodromes.

Celui-ci précise que des actions d'effarouchement et de prélèvement sont réalisées par l'emploi des moyens techniques suivants :

  • Des dispositifs d'effarouchement acoustique mobiles et fixes spécifiques aux oiseaux
  • Des dispositifs mobiles d'effarouchement pyrotechnique, utilisant des projectiles détonants, crépitants ou fusées auto propulsée CAPA
  • Des fusils
  • Du matériel de capture des animaux

A chaque fois que la présence d'animaux présente un risque de collision, les mesures d'effarouchement et/ou de prélèvement doivent être mises en œuvre par le SPPA.

Le décret précise que le recours au « prélèvement » (l’emploi du fusil de chasse) ne peut avoir lieu que si toutes les mesures d'effarouchement demeurent sans effet.

Camel Fareha, responsable de service SSLIA-SPPA Securitas explique : « Pour chaque situation, l’agent du SPPA apprécie le risque et lui apporte une réponse adaptée pour sécuriser les vols sans porter inutilement atteinte à la faune. La décision est prise en fonction du nombre d’oiseaux présents, du type d’oiseau, de leur emplacement, de l’emplacement de l’agent du SPPA lui-même et des vols en cours. »

En permanence, l’agent du SPPA parcourt les zones à risques de l’aérodrome et intervient de lui-même ou sur demande, pour éloigner les oiseaux et autres animaux qui représentent un danger potentiel.

Moins connue, la mission de l’agent du SPPA reste essentielle à la protection du transport aérien.

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