L’usage des fumigènes est-il en voie de normalisation dans les stades ? Le 28 mars 2023, « l’autorisation expérimentale d'utilisation d'articles pyrotechniques dans les enceintes sportives non couvertes » a été prolongée de deux ans par décret, jusqu’en mars 2025. Un premier décret datant de 2019, encadré ensuite par la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France, avait ouvert les stades à l’expérimentation, en permettant aux clubs sportifs professionnels d’organiser l’utilisation de fumigènes, « en collaboration étroite avec les associations de supporters, et avec l'accord des autorités locales ».
Une expérimentation très encadrée
Cette expérimentation doit être réalisée « dans un cadre prédéterminé, encadré et sécurisé », rappelle le nouveau décret. Concrètement, elle est réservée aux clubs sportifs participant à un championnat organisé par une ligue professionnelle. Elle nécessite le montage d’un dossier administratif très sérieux, présenté conjointement par le club et le propriétaire de l'enceinte sportive concernée. Ce dossier doit être déposé « au plus tard un mois avant la date de la manifestation », à la préfecture du département où se trouve le stade, ou bien, s’agissant de Paris et des Bouches-du-Rhône, à la préfecture de police.
L’objectif de cette nouvelle période d’expérimentation est de « tendre vers la disparition de l'utilisation illégale et non sécurisée d'articles pyrotechniques dans les tribunes des stades ». Cette utilisation peut en effet s’avérer très dangereuse dès lors que les supporters, obligatoirement majeurs, n’ont pas été informés de la façon de les employer en toute sécurité. Elle peut conduire, si elle est illégale, à une interdiction définitive d’accès aux stades.
Pas n’importe quel type de fumigène
Les articles pyrotechniques autorisés sont limités aux pots à fumée, aux stroboscopes et aux torches à main, lesquelles ne doivent être maniées qu’au bout d’un bras tendu, afin d’éviter de blesser les personnes situées à proximité ou d’endommager les biens alentours. C’est sous cette condition que les fumigènes peuvent être admis comme faisant partie de l’ambiance festive, à l’instar de ce qui est traditionnellement pratiqué à l’arrivée des courses de bateaux à voile. « La masse totale de matière active des articles utilisés ne peut excéder 35 kilogrammes », précise le décret.
Une zone dédiée pour leur utilisation
Autre impératif : l’animation pyrotechnique doit se dérouler dans une zone réservée, « déterminée en fonction des distances de sécurité des articles pyrotechniques utilisés et de leurs effets ». Les opérations de montage, de tir et de nettoyage ont lieu au sein de cette zone. Elles doivent impérativement être effectuées « sous le contrôle direct » d'une personne titulaire d'un certificat de qualification. Les stades qui ont déjà expérimenté l’usage de fumigènes placent près des zones de tir des agents des services de sécurité incendie (SSIAP 1) munis d’extincteurs. Ils travaillent naturellement avec les pompiers présents sur place lors du match.