Le marché de la vidéosurveillance se développe à grande vitesse dans les entreprises. Les études montrent une progression du chiffre d’affaires de ce secteur de 5 à 10 % par an en France.
Cette progression s’explique par le nombre élevé de cambriolage d’entreprises en France en 2017 : 66 000 selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
« Ce ne sont pas les banques ni les bijouteries qui sont visées. Elles sont désormais tellement sécurisées qu’elles sont quasiment imprenables, explique Jean-Paul Roure, directeur commercial Securitas Télésurveillance. Les cibles sont les petits commerces, les pharmacies, les entreprises de distribution et de matériaux, les transporteurs, et les sociétés de services pour leur équipement informatique ou leur mobilier. Derrière ces vols, il y a un marché noir, bien organisé, où tout est revendable. »
Détecter l’intrusion avant qu’elle n’ait lieu
Pour faire face à l’intrusion, les systèmes classiques d’alarme ne suffisent pas. Il faut davantage se tourner vers des systèmes de télésurveillance avec vidéo qui permettent d’identifier, à distance, les causes du déclenchement de l’alarme.
Les caméras vidéo sont focalisées sur les zones sensibles à l’extérieur du site à protéger. Elles permettent donc de détecter une présence suspecte avant même que celle-ci n’arrive au bâtiment.
Si l’opérateur de télésurveillance peut déterminer, grâce à une levée de doute vidéo, qu’une personne se trouve dans un endroit sans y être autorisée, il applique les consignes prévues avec son client. L’appel aux forces de l’ordre s’impose la plupart du temps.
Dans l’hypothèse d’une alarme classique, sans vidéo, la station de télésurveillance est « aveugle » et il faut qu’un agent de sécurité mobile se rende sur les lieux pour effectuer une levée de doute physique.
L’inconvénient est le même avec les caméras classiques pendant la nuit car elles utilisent la lumière pour produire des images exploitables. Si l’objectif se déclenche dans l’obscurité, la vision sera altérée et il ne sera pas possible de faire une levée de doute vidéo.
La certitude d’une présence non autorisée
La levée de doute à distance par un opérateur de télésurveillance pour confirmer l’intrusion est particulièrement important. Sans cette vérification, l’opérateur de télésurveillance n’a pas l’autorisation de demander aux forces de l’ordre d’intervenir si besoin.
Cette règle est prévue par l’article L.613‑6 du Code de la sécurité intérieure et la circulaire INTD1502555C du 26 mars 2015 qui précise les procédures de levée de doute des entreprises de télésurveillance afin de limiter les appels injustifiés aux secours.
Seule une caméra thermique permet une levée de doute en temps réel, même de nuit. Sa capacité à percevoir les rayonnements de chaleur émis par les individus lui permet de fournir des images probantes, sans éclairage.
« L’image fournie par la caméra thermique permet de reconnaître une forme humaine avec un détourage de l’intrus sur la vidéo, explique Jean-Paul Roure. Et dans la levée de doute vidéo, c’est tout ce qui compte : savoir le plus vite possible si une personne se trouve dans une zone non autorisée. »
La caméra thermique pour accélérer l’intervention
Si le télésurveilleur se trouve face à une image altérée en raison de l’obscurité, il doit demander à son client ou à un agent de sécurité mobile de se rendre sur place pour savoir si le déclenchement de l’alarme est intempestif.
Le temps que l’agent de sécurité arrive sur place et constate par lui‑même la réalité de l’infraction, les intrus bénéficient d’un délai supplémentaire.
La caméra thermique va permettre au télésurveilleur de justifier d’une levée de doute recevable pour solliciter les forces de l’ordre. Dans la mesure où celles-ci disposent généralement toujours d’une patrouille en circulation, l’intervention est bien plus rapide et risquée pour les intrus.
Renforcer l’effet dissuasif
Les professionnels du cambriolage connaissent bien les systèmes d’alarme et les chaînes sécuritaires. En présence d’une caméra avec une optique traditionnelle, ils savent qu’ils bénéficient de temps avant d’être dérangés.
A l’inverse, s’ils constatent que le site est protégé à l’aide d’une caméra thermique, ils savent que l’intervention a lieu bien plus rapidement. L’effet dissuasif est réel.
« Le pire reste de ne pas avoir de vidéo du tout, précise Jean-Paul Roure. Si le site n’a qu’une simple alarme intrusion, le risque est plus fort. La caméra thermique est le meilleur moyen pour protéger la valeur dans l’entreprise. Il faudra néanmoins mettre en place une supervision du système et du réseau afin de s’assurer de la pérennité de la levée de doute vidéo. »