Quel est votre sentiment après le lancement de cette nouvelle organisation patronale de la formation ?
Olivier Driffort : Je suis satisfait parce que le rapprochement a été très bien préparé. Il est le fruit d’une concertation approfondie qui a démarré en octobre 2020, avec la mise en place d’un comité de rapprochement dont les travaux ont abouti en mai dernier, à la signature d’un protocole d’accord ayant jeté les bases d’une fusion d’égal à égal. Avec l’UFACS, il ne s’agit pas de faire table rase du passé mais de parler d’une seule voix.
Combien d’entreprises représentez-vous ?
O. D. : Nous comptons 157 adhérents. Cela représente 319 établissements formant aux métiers de la sécurité privée, sous l’égide du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), auxquels il convient d’ajouter plus de quarante établissements qui ne forment pas exclusivement à la sécurité.
Pourquoi avoir opéré cette fusion ?
O. D. : Il s’agit de remédier au problème de visibilité dont souffre notre profession. Auparavant, chaque fois que nous rencontrions les pouvoirs publics pour avancer une revendication, nous nous entendions répondre qu’il nous fallait d’abord nous mettre d’accord entre nous, l’Unafos et le FPS. Aujourd’hui, il y a un seul interlocuteur face à l’Etat, aux régions, aux opérateurs de compétences, aux instances paritaires des branches concernées, à Pôle Emploi…
Quels dossiers allez-vous porter dans les prochains mois ?
O. D. : Nous participons à la rédaction de l’ordonnance formation prévue par la Loi pour une sécurité globale du 25 mai 2021. C’est un projet de court terme que nous prenons très au sérieux. Nous avons aussi en ligne de mire la Coupe du monde de rugby de 2023 et les Jeux olympiques de 2024, qui se dérouleront en France. Ces événements vont être extrêmement demandeurs d’agents de sécurité formés, nous devons nous mettre en ordre de marche.
À plus long terme, quels sont les défis à relever ?
O. D. : Nous allons travailler sur l’alternance, un sujet compliqué qui nécessiterait que l’on raisonne en termes de compétences, et non plus d’heures de formation. Autre sujet qui nous tient à cœur : le passage au numérique. Trop de freins réglementaires nous empêchent encore de pratiquer la formation à distance. D’une certaine manière, la crise sanitaire du coronavirus nous aide à avancer sur ce thème. Ces deux dernières années, nous avons été forcés de mettre en place des modules de formation en distanciel et cela fonctionne.
Avez-vous un vœu à formuler alors que s’ouvre votre mandat ?
O. D. : Nos adhérents attendent de nous la révision de l’arrêté du 1er juillet 2016 sur les pré-requis des centres de formation. En cinq ans, de nouvelles certifications sont apparues, nous aurions intérêt à éviter les empilements qui se révèlent chronophages et trop coûteux pour nos établissements.