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Les sites nucléaires face au risque terroriste

Quelques jours après les attentats de Bruxelles en mars, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait appelé les États à renforcer la sécurité face au risque de terrorisme nucléaire. Comment les centrales font‑elles face à ce risque en France ?

La réglementation française impose aux exploitants nucléaires de protéger les matières et les installations contre les menaces définies dans les directives nationales de sécurité (articles L.1332‑1 et L.1333‑1 suivants du code de la Défense).

Pour ce faire, des moyens humains et technologiques sont en place : vidéosurveillance, clôtures, portiques, surveillance humaine, « bunkerisation » du site en cas d’intrusion…

Outre le personnel EDF, les 800 gendarmes des Pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG), qui depuis 2010 ont acquis le rang d’unités de contre-terrorisme, peuvent intervenir. « Ils doivent être en mesure de faire face à un commando lourdement armé et déterminé à mettre le site en péril », lit-on sur le site du ministère de l’Intérieur.

La sécurité privée apporte, de son côté, des compétences spécifiques, en particulier pour le contrôle d'accès et la détection d'explosifs.

Apports de la sécurité privée

Le contrôle d'accès

EDF fait appel à des agents de sécurité privée pour leurs compétences spécifiques, comme la lecture des images radioscopiques de sûreté, générées par les rayons X.

Les agents de sécurité privée ont pour mission de contrôler l'autorisation d'accès des personnes et des véhicules, qui doivent être habilités à pénétrer sur le site. Ils ont pour cela été formés au Poste inspection filtrage (PIF), c'est-à-dire qu'ils utilisent les outils et techniques suivants :

  • lecture des images radioscopiques,
  • utilisation de détecteurs de métaux,
  • palpation de sécurité.

La détection d'explosifs

Face à la menace terroriste, les sociétés de sécurité privée ont pris de nouvelles mesures pour détecter les explosifs. Grâce aux rayons X, les agents de sécurité privée peuvent repérer des matières chimiques que contiennent les explosifs.

Les agents de sûreté cynophile, ou maîtres-chiens, viennent compléter cette recherche visuelle grâce au pouvoir olfactif de chiens spécialement formés à la détection d’explosifs.

Protection contre la menace intérieure

La menace terroriste pouvant venir de l'intérieur, avec un risque d'infiltration parmi les employés ou sous-traitants, les sites nucléaires prennent des mesures drastiques.

La sélection des agents de sécurité privée est très stricte. Ils n'obtiennent leur badge d'accès qu'après une enquête approfondie de la part d'EDF et l'aval de la préfecture de police. Les salariés des centrales nucléaires sont également soumis à des investigations.

Au total, près de 100 000 enquêtes administratives sont menées chaque année sur les salariés d’EDF et les intervenants extérieurs. Elles sont renouvelées tous les ans pour les sous-traitants et tous les trois ans pour les salariés. Environ 700 dossiers seraient refusés par an - les motifs ne sont jamais communiqués par la préfecture. 

Protection contre les drones

Une autre menace peut aussi provenir des airs. Le projet SPID (Système de protection intégré anti-drones) a ainsi été retenu par l’Agence nationale de la recherche pour la protection des zones sensibles vis-à-vis du survol des drones aériens.  

Pour la détection des drones et de leurs pilotes, ce système utilise des technologies complémentaires : acoustique (détection du son), optronique (dispositif associant des caméras et de l’électronique), radio gononiométrie (détection et contrôle des fréquences), et radar.

La solution a ainsi pour ambition de repérer tout type de drone, quelle que soit sa taille, de reconnaitre le type de drone utilisé, de donner les coordonnées GPS de l’engin utilisé, de le garder dans le champ d’un capteur et de le suivre, et donc de fournir en temps réel les coordonnées de sa trajectoire.

Pour la neutralisation, SPID a fait le choix d’utiliser la radio goniométrie pour détourner les drones standards en prenant le contrôle de ceux-ci et en les récupérant. Un prototype du système sera finalisé d’ici quelques mois. 

 
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Crédit photo : Michielverbeek sous licence CC BY-SA 3.0

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