Une très longue page de l'histoire des télécommunications est sur le point de se tourner. En janvier 2018, les lignes analogiques du RTC ne seront plus commercialisées et il faudra passer dans l'univers de l'IP dans un délai de cinq ans.
Cette transition suscite de nombreuses questions chez les particuliers, comme chez les professionnels. Pour tenter d'y répondre et éviter la panique, la Fédération française des télécoms (FFT) vient de publier un livre blanc et une plaquette pédagogique.
Une technologie obsolète
Comme le rappelle l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), le RTC est le réseau fixe historique d’Orange basé sur une technologie et des équipements qui ont été principalement déployés dans les années 80. Aujourd'hui, cette technologie devient obsolète face à l'essor du protocole IP et des offres d’accès à Internet.
Si l'extinction du RTC se fera progressivement, il est nécessaire de planifier la migration dès à présent. En effet, malgré la démocratisation de la technologie IP, de nombreux appareils et services continuent de fonctionner grâce à ce système, notamment dans les entreprises. 70 % du marché des télécoms d'entreprise sont tout ou en partie RTC.
Télésurveillance : le RTC encore très présent
Certaines professions sont plus concernées que d'autres, comme les sociétés de télésurveillance, avec leurs systèmes d'alarme et de vidéosurveillance. Comme pour l'ensemble des entreprises, selon la FFT, 70 % des stations de télésurveillance sont en RTC. Dans un premier temps, la priorité des sociétés de télésurveillance sera de rendre compatibles les centrales d'alarmes avec la nouvelle technologie via des boîtiers d'interface, mis à disposition par les opérateurs, qui traduiront le signal de l'analogique à l'IP.
Avantages de l'IP
Puis, progressivement, elles se raccorderont à la technologie IP. Si ce changement aura bien sûr un coût, il permettra de bénéficier des avantages technologiques du protocole IP, qui permet la transmission de flux multimédia voix, vidéo et données.
De nouveaux services mixant ces trois flux, ainsi que des applications pour smartphones pourront donc être utilisés. Les nouvelles solutions seront en outre plus économiques pour les clients, un abonnement mensuel à une ligne RTC coûtant 17 à 18 euros, contre 10 euros pour certaines box, communications comprises.
On évoque souvent un problème lié aux coupures d'électricité, les modems dépendant du réseau électrique contrairement aux lignes RTC. Mais les centrales étant dotées de batteries de secours, les coupures de moins d'une heure ne poseront aucune difficulté.
Reste à savoir si le calendrier de la migration pourra être respecté partout, certaines zones rurales n'étant pas encore couvertes par Internet. Il faudra donc être patient dans certaines régions.